Publié le 20 août 2009 à 05h00 | Mis à jour à 05h00
Services de garde: résistance au guichet unique (Québec) Dans la région de Québec, la majorité des garderies subventionnées refusent toujours de s'inscrire à un guichet unique des places en garderie, en vigueur depuis janvier. À l'heure actuelle, 30 % de tous les services de garde confondus sont inscrits sur l'une des listes. Tant dans le réseau privé qu'en milieu familial, les garderies critiquent un manque d'équité du système en faveur des centres de la petite enfance (CPE).
En théorie, les parents n'ont qu'un coup de fil à donner pour inscrire leurs enfants afin qu'on leur trouve une place. Or, plutôt que de retirer le nom d'un parent qui a déjà trouvé une place en milieu familial ou dans le réseau privé, les guichets uniques sollicitent à nouveau les parents pour placer leur enfant dans un CPE.
«Les guichets favorisent les inscriptions aux CPE à notre détriment. Un parent m'a encore appelé la semaine dernière pour s'en plaindre», dénonce Sylvain Lévesque, président de l'Association des garderies privées du Québec. «Nous ne sommes pas contre une liste, mais nous demandons au ministère à être traités équitablement.»
Même son de cloche en milieu familial. «Les éducatrices sont insultées et craignent de devoir constamment rebâtir leur clientèle si les parents acceptent un transfert vers un CPE», explique Nathalie D'Amour, présidente de l'Association des éducatrices et des éducateurs en milieu familial du Québec. «Les guichets devraient servir à offrir une place aux enfants qui n'en ont pas. Les demandes des parents qui ont déjà une place devraient être traitées en second temps et seulement s'ils sont insatisfaits», ajoute-t-elle.
De plus, les garderies privées ont peur de perdre le contact direct avec les parents en passant par la liste, souligne M. Lévesque. «Sans oublier que les membres trouvent le système très coûteux, à 1000 $ l'inscription annuelle.» C'est pourquoi, en avril, son association a déposé un projet au ministère pour la création d'une liste uniquement pour les garderies privées. «Nous attendons une réponse lundi», a déclaré M. Lévesque.
Ni Mme D'Amour ni M. Lévesque ne savent combien de leurs garderies sont inscrites sur une liste, mais selon eux, le nombre est
très faible.
Du côté des CPE, il n'y a pas de résistance à l'inscription, selon Sylvie Provencher, directrice générale du Regroupement des centres de la petite enfance de la région de Québec et de Chaudière-Appalaches (RCPEQC). «Je suis certaine qu'on aura un regain d'inscriptions cet automne», affirme-t-elle.
Adhésion volontaireUn article de
La Presse Canadienne laissait planer, hier, que le ministre de la Famille, Tony Tomassi, retirerait les subventions aux garderies récalcitrantes. «Il n'est pas question de retirer les subventions aux services de garde qui ne s'inscriront pas à un guichet unique. L'adhésion est volontaire, le ministre est ferme sur ce point, même si son objectif demeure que tous les services de garde s'y inscrivent», a indiqué hier au
Soleil sa porte-parole, Isabelle Mercille.