Voici un article du journal de Québec en date du 5 février...
Le journal de Québec
(5 février 2009)
Le salaire minimum guette les éducatrices
Les éducatrices en milieu familial, qui croyaient que la syndicalisation leur apporterait le Klondike, auront tout un choc en apprenant qu’elles risquent d’être rémunérées selon le salaire minimum, du moins temporairement.
La nouvelle a eu l’effet d’une petite bombe, hier. Laissées dans l’incertitude depuis des mois, les éducatrices en milieu familial ont maintenant une petite idée de ce que signifie leur présumé statut de salariée.
Alors que les organismes gouvernementaux se renvoient la balle, la Commission de la santé et de la sécurité du travail ( CSST) vient de trancher en accordant le salaire minimum aux éducatrices en milieu familial qui offrent des places à contribution réduite.
Cette décision fait suite à une demande de retrait préventif, formulée par une éducatrice de la région de Sherbrooke, en vertu du programme Pour une maternité sans danger, sur laquelle la CSST a dû se pencher.
« C’est temporaire, en attendant d’avoir une décision finale », a expliqué la directrice générale du Conseil québécois des services de garde éducatifs à l’enfance ( CQSGEE), Mme Francine Lessard.
Mme Lessard dénonce l’inertie du gouvernement dans ce dossier et les conséquences qui s’ensuivent sur la qualité des services offerts. Le CQSGEE a d’ailleurs organisé une réunion spéciale, hier, avec des avocats pour établir un plan d’action.
« Il existe une grande confusion et de l’incohérence dans les informations au sein des différentes instances gouvernementales impliquées dans le jugement Grenier. »
L’obscurité totale
Depuis que la Cour supérieure a déclaré inconstitutionnelle les projets de lois 7 et 8, qui retiraient aux responsables des services de garde leur droit à la syndicalisation, en octobre dernier, on ignore toujours quel sera le statut des quelque 15 000 travailleuses mises en cause, les modalités de rémunération et les politiques d’encadrement.
« Le gouvernement Charest doit arrêter de dormir et il doit bouger dans ce dossier là » , a insisté Mme Lessard, dont l’organisme a convoqué la presse, ce matin, pour faire le point sur cet épineux dossier.
Pour le moment, la rémunération des éducatrices en milieu familial continue de se faire comme avant. Les bureaux coordonnateurs leur versent un montant forfaitaire de 19 $ par jour par enfant, à lequel vient s’ajouter la contribution réduite des parents de 7 $. Les éducatrices doivent puiser à même leurs poches pour assumer les frais liés à l’exploitation de leur garderie. Si leur statut de salariée se confirme, leur mode de rémunération fera l’objet d’une réévaluation.
En bout de ligne, la CQSGEE craint que cette décision de la CSST n’encourage des éducatrices à vouloir quitter le réseau de garde à contribution réduite pour aller vers le réseau non subventionné