Comme, c,est un communiqué de presse donc de notoriété public, je vous le met!
01 octobre 2010
Négociation des responsables de service de garde en milieu familial
La CSQ dépose ses demandes salariales au gouvernement
Montréal, le 1er octobre 2010. – La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) a déposé aujourd’hui à la table de négociations ses demandes salariales touchant les 12 800 responsables de service de garde en milieu familial (RSG) qu’elle représente et qui cherchent à obtenir une première entente collective avec le gouvernement du Québec.
La vice-présidente de la CSQ, Mme Louise Chabot, a expliqué ce matin en conférence de presse que la demande syndicale vise à permettre à ces femmes qui gagnent moins que le salaire minimum de recevoir enfin une rémunération décente selon le modèle appliqué à leurs collègues éducatrices qui travaillent en installation dans des centres à la petite enfance. Mme Chabot était accompagnée de la présidente de la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ), Mme Sylvie Tonnelier.
La CSQ demande donc au gouvernement du Québec de faire passer sa contribution financière de 19 $ par jour par enfant, montant alloué actuellement, à 31,82 $. Ce montant inclut le salaire, les vacances, les congés fériés et les congés de maladie ainsi que les dépenses jugées raisonnables et le coût des protections sociales.
Un salaire comparable pour un travail comparable
La vice-présidente de la CSQ précise que cette contribution permettrait à la RSG d’enfin recevoir un salaire décent. La Centrale a calculé sa demande salariale en considérant l’échelle salariale des éducatrices œuvrant en installation. En effet, des travaux menés pour évaluer le travail fait par une RSG ont clairement démontré que ce travail est comparable à celui effectué par une éducatrice.
« Si elles effectuent un travail comparable, les RSG ont donc également le droit de recevoir une rémunération comparable. De plus, nos travaux ont démontré qu’une RSG travaille 50 heures par semaine en présence des enfants, en plus d’une douzaine d’heures supplémentaires pour préparer les repas, effectuer l’entretien ménager, planifier les activités éducatives et les tâches administratives », rapporte la vice-présidente de la CSQ.
Les demandes salariales déposées par la CSQ entreraient en vigueur rétroactivement au 18 juin 2009, date d’adoption de la loi 51 portant sur les responsables de service de garde en milieu familial, et s’échelonneraient jusqu’au 1er avril 2012. Le salaire passerait de 13,95 $ l’heure le 18 juin 2009 pour atteindre 15,83 $ l’heure le 1er avril 2012.
Un réseau financé à même l’exploitation de milliers de femmes
Mme Louise Chabot soutient que ces demandes sont très raisonnables compte tenu du fait que le gouvernement finance depuis plusieurs années une bonne partie de son réseau de places subventionnées à même les économies qu’il fait aux dépens des RSG.
« Une place dans un centre à la petite enfance coûte deux fois plus cher à l’État qu’une place dans un milieu familial. Il ne faut pas se surprendre que l’on compte près de 92 000 places à 7 $ par jour en milieu familial comparativement à un peu plus de 80 000 en CPE. Cela veut dire que depuis des années le gouvernement finance le développement de son réseau à même l’exploitation des milliers de femmes RSG, sous-payées et sans aucune protection minimale. Cela a assez duré et c’est le temps que ça cesse », affirme la vice-présidente de la CSQ.
Mme Chabot juge que le gouvernement d’une société moderne et évoluée comme le Québec ne peut faire durer plus longtemps une exploitation aussi gênante et honteuse. D’autant plus que ce gouvernement, qui tarde à corriger la situation de ces milliers de femmes inéquitablement traitées, est justement représenté dans ce dossier par deux femmes, en l’occurrence la ministre de la Famille, Mme Yolande James, et la présidente du Conseil du Trésor, Mme Michelle Courchesne.
Un précédent de rattrapage salarial déjà créé dans le secteur des garderies
D’autre part, la vice-présidente de la CSQ soutient que l’effort de rattrapage salarial demandé au gouvernement est raisonnable et est du même ordre que celui déjà consenti en 1999 pour rendre justice à 11 000 éducatrices.
« Il y a onze ans, le gouvernement du Québec injectait 148 M$ dans les services de garde pour permettre un rattrapage salarial aux éducatrices. Cela représentait des augmentations salariales moyennes de 38 à 40 % sur quatre ans pour des éducatrices qui gagnaient alors en moyenne 12,49 $ l’heure. Onze ans plus tard, avec un salaire inférieur au salaire minimum pour les éducatrices en milieu familial, il me semble urgent de redresser la situation et de leur rendre justice comme nous le demandons », estime Mme Louise Chabot.
Un rattrapage salarial applaudi par tous
Mme Chabot rappelle que ce rattrapage salarial avait été salué et applaudi par la grande majorité des élus et des observateurs, dont plusieurs analystes des médias.
« On écrivait à l’époque dans un journal qu’il était plus que temps de mettre fin au versement de salaires de crève-faim – des taux horaires de 7 ou 8 $ dans certains endroits – et qu’un salaire de 11 $ était encore trop peu pour des travailleuses qui ont comme responsabilité de stimuler intellectuellement les enfants, de les préparer pour l’école et de faciliter leur intégration sociale. Et on écrivait textuellement que “c’est la société entière qui juge que les éducatrices des garderies ne sont pas rémunérées à leur juste valeur et qui corrige collectivement cette injustice” », rappelle Mme Chabot.
Un gouvernement qui doit démontrer son sens de la justice
La vice-présidente de la CSQ poursuit en mentionnant que c’est maintenant au tour du gouvernement de Jean Charest de démontrer qu’il a le même souci de justice à l’égard des femmes. Ce devoir moral lui pèse d’autant plus que ce gouvernement est composé de la moitié de femmes et que le premier ministre Jean Charest dit avoir fait un tel choix politique justement par souci d’équité.
« Le travail des RSG est comparable à celui des éducatrices en CPE et elles doivent appliquer un programme éducatif pour les enfants qui leur sont confiés comme c’est le cas en installation. Il n’y a plus de raisons pour qu’on continue de sous-estimer leur travail et il est temps qu’on leur rende justice en les payant à leur juste valeur », conclut Mme Louise Chabot.
Profil de la FIPEQ-CSQ
La Centrale des syndicats du Québec représente près de 180 000 membres, dont 12 800 intervenantes en milieu familial et plus de 1700 travailleuses dans les installations des CPE. Celles-ci sont regroupées au sein de la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec.