Journal de Québec
QUÉBEC
– Étant donné la lenteur des négociations entourant l’adoption de leur
première convention collective, les éducatrices en milieu familial ont
l’intention d’entamer des moyens de pression pour dénoncer cette
situation.
Au Québec, c’est un peu plus de 90 000 des 220 000 places en
service de garde qui sont en milieu familial. Il y a presque un an
maintenant, le gouvernement a adopté un projet de loi permettant aux
éducatrices en milieu familial de se syndiquer, ce qu’elles réclamaient
depuis près de dix ans.
Le 15 février, ces intervenantes ont déposé leurs demandes.
Elles réclament, grossièrement, des droits et des conditions de travail
comparables à leurs collègues des Centres de la petite enfance (CPE).
Outre le salaire, les éducatrices en milieu familial veulent par
exemple une protection sociale analogue à leurs consœurs.
Toutefois, les négociations avec Québec piétinent et le Conseil
général des déléguées, qui se tiendra à Québec samedi à l’Hôtel Delta,
sera l’occasion pour les intervenantes en milieu familial de commencer
à faire pression sur le gouvernement pour que les choses s’accélèrent.
Une marche vers l’Assemblée nationale est notamment au menu.
«On profitera de la présence de plusieurs déléguées provenant
de partout à travers la province pour aller faire un petit tour, une
petite visite au Parlement», a déclaré en entrevue la présidente de la
Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ),
Sylvie Tonnelier.
«Les choses n’avancent pas assez vite à notre goût. Il y a eu
des rencontres régulièrement, mais ça n’avance pas à un rythme assez
intéressant selon nous parce qu’on voudrait clore ou terminer les
négociations fin juin», a-t-elle insisté, avant de préciser que les
moyens de pression à venir seront entérinés par les déléguées le 15
mai.
Interrogé sur les moyens envisagés, Mme Tonnelier a expliqué
que ça pourrait aller de campagnes d’information à des «moyens plus
lourds», qui pourraient impliquer ultimement une brève fermeture des
services de garde en milieu familial. «C’est en gradation»,
assure-t-elle cependant.
Il y a maintenant un an, lorsque le projet de loi a été adopté,
on avait cru comprendre que le gouvernement acceptait de régler ce
dossier rapidement, rappelle la présidente de la FIPEQ. «On veut
maintenant entrer dans l’entonnoir de la négociation; c’est pour cette
raison qu’on entend mettre de la pression supplémentaire»,
ajoute-t-elle.
Congédiement de Tony Tomassi
Avec l’exclusion de Tony Tomassi du Conseil des ministres,
Sylvie Tonnelier demande à celle qui a hérité du dossier, la ministre
Yolande James, d’accélérer le pas. «Suite à notre dépôt, il n’y a pas
eu de contre-offre de la part du gouvernement. Il faut qu’on règle
cette négociation, ça fait assez longtemps qu’on attend», a-t-elle
lancé.