http://adim.csq.qc.net/nouvelles.asp?action=lire&id=182&page=1Le 29 avril 2008
Une déclaration de la ministre Courchesne met fin à une campagne de peur menée auprès des RSG, mais ne lève pas pour autant le voile sur la discrimination dont elles sont réellement victimes.
« Non, non, il n’a jamais été question de 11 heures, c’est 10 heures » a fermement insisté la ministre Courchesne, lors de l’étude des crédits du ministère de la Famille en commission parlementaire, le 22 avril dernier.
La ministre de la Famille vient ainsi démentir une rumeur malicieusement entretenue qui prétendait que les responsables de service de garde en milieu familial seraient bientôt soumises à l’obligation d’offrir 11 heures de garde par jour.
La ministre a profité de l’occasion pour rappeler que le milieu familial continuera à jouer un rôle important dans l’offre de places à contribution réduite sans toutefois pouvoir avancer aujourd’hui le nombre de places qui seront développées en milieu familial, l’attribution des 9000 nouvelles places en deux ans faisant actuellement l’objet d’un appel d’offres.
Les bureaux coordonnateurs ont, tout comme les CPE, les garderies privées subventionnées et non subventionnées et tout demandeur de permis de places subventionnées, jusqu’au 15 mai 2008 pour soumettre leur projet de développement ; le ministère procédera ensuite à l’analyse de ceux-ci et l’attribution des nouvelles places sera enfin annoncée en juin.La ministre a aussi mentionné que « le ministère fait une évaluation actuellement du travail du bureau des coordonnateurs (sic) et (…) nous voulons nous assurer que les bureaux de coordinateurs (resic) font correctement leur travail et répondent surtout à l'esprit de la loi » et que « le sens d’une évaluation, c’est de voir à corriger ce qui fonctionne moins bien et à maintenir ce qui fonctionne très bien, ou à bonifier, si c’est nécessaire. »
Durant la même séance, elle a ajouté :
« On ne peut pas exiger les mêmes règles pour ces éducatrices que celles qui oeuvrent dans des installations en centre de petite enfance. C'est deux réalités distinctes. C'est pour ça qu'on a demandé une évaluation du Bureau des coordonnateurs (sic). Et s'il y a des bureaux de coordonnateurs (resic) qui ont tendance à exiger des aspects, des éléments qui ne seraient que calqués sur les centres de petite enfance, je nous invite à la prudence.
Cela dit, les milieux familiaux doivent être sécuritaires, doivent correspondre aussi à un service public offert aux familles. Ce que je suis en train de dire, c'est que nous devons adapter ces normes, nous devons adapter ces règles. Il y a encore du travail à faire et nous allons faire en sorte que nous allons respecter les particularités, les spécificités du milieu familial. »
« À juste titre, nous avons probablement un travail à faire pour revaloriser la garde en milieu familial. Si c'est ça, le sens de la question, oui, je suis d'avis qu'il faut le revaloriser, qu'il y a des services de qualité qui sont offerts à l'intérieur du milieu familial et qu'il faut peut-être que ce libre choix se fait non seulement en toute équité, mais en toute connaissance de cause aussi. Je pense qu'il faut peut-être rétablir la valeur, le lien, le lieu et revaloriser le travail qui est très exigeant, qui est très exigeant en milieu familial. Je pense qu'il faut prendre conscience de ça parce que ce sont, selon le nombre d'enfants les mêmes éducatrices, la même personne responsable qui passe quand même 10 heures, auprès de ces enfants-là, par jour. Alors, il faut tenir compte de cette dimension humaine, il faut tenir compte de cette particularité comme telle. »
Il reste maintenant à la ministre à se rendre compte, qu’au-delà des spécificités du milieu familial, il y a aussi le droit à l’égalité de femmes qui aujourd’hui sont privées des protections minimales liées à la maternité, tel que le retrait préventif, et des conditions minimales de travail incluant des congés payés, la protection contre les accidents de travail et le droit à un salaire égal pour un travail équivalent. Bref, des mesures s’imposent pour faire cesser la discrimination traditionnelle fondée sur le sexe dont sont victimes les RSG, des femmes exerçant un travail typiquement féminin, à domicile. Madame la ministre devrait être à même de le comprendre et d’agir en conséquence.