Les offres salariales du gouvernement sont «méprisantes»
Jean-Luc Lavallée
Journal de Québec, Publié le: vendredi 19 septembre 2014, 12H45 | Mise à jour: vendredi 19 septembre 2014, 12H46
bloc garderie maternelle
Outrées du résultat de leur négociation salariale avec Québec, les 15 500 éducatrices en milieu familial entameront de nouveaux moyens de pression et n’excluent pas de nouvelles journées de grève.
Scandaleuses, ridicules, choquantes, méprisantes, insignifiantes, pitoyables, voilà autant d’épithètes utilisées par les syndiquées CSQ et CSN pour qualifier les dernières offres salariales du gouvernement Couillard.
Une autre «gifle au visage», déplore la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ), qui avait invité ses 13 600 membres à débrayer en juillet, s’insurgeant de la lenteur des négociations. Les responsables de services de garde (RSG) en milieu familial, qui s’occupent quotidiennement de plus de 90 000 enfants, sont sans contrat de travail depuis décembre 2013.
Des «actions de visibilité» seront menées au cours des prochaines semaines à travers le Québec, promet la CSN, qui représente environ 2 000 éducatrices. Dès demain, la CSN a prévu une activité à Gatineau.
Bien que les négociations ne sont pas rompues avec Québec, les éducatrices n’excluent pas une escalade des moyens de pression. Y compris des journées de grève. «Il n’y a rien d’exclu mais les membres n’ont pas été consultées encore», a répondu la présidente du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches de la CSN, Ann Gingras. Même son de cloche à la CSQ.
Hausse de 0,5 %
Selon la CSN, la ministre de la Famille, Francine Charbonneau, leur a offert hier une augmentation salariale de 0,5% qui couvre la période du 1er avril 2014 au 31 mars 2015, sans rétroactivité, alors que les éducatrices réclament une hausse d’environ 5% pour atteindre la parité avec les éducatrices en CPE. Elles exigent la parité et une reconnaissance de leur statut.
La CSQ, qui a entrepris l’analyse des offres très complexes du gouvernement, estime pour sa part qu’elles représentent une diminution de la subvention d’environ 15 cents par jour par enfant. «C’est très technique…mais notre compréhension, c’est que ça se traduit par une diminution de la subvention des protections sociales, des vacances et des journées fériées. C’est une aberration», a indiqué au Journal Kathleen Courville.
«C’est honteux de nous offrir ça. La ministre veut niveler vers le bas», a réagi Lucie Longchamps, de la FSSS-CSN, lors d’une conférence de presse à Québec. Puisque la hausse ne couvre même pas l’indexation du coût de la vie, cela signifie un «appauvrissement» de ses membres, a-t-elle déploré.
Malgré le contexte actuel d’austérité et de compressions, les éducatrices estiment que leurs demandes sont légitimes. «On négocie de bonne foi. Par contre, moi, je représente des femmes qui travaillent 50 heures/semaine et qui sont payées 35. On ne parle pas d’une augmentation, on parle d’un rattrapage alors on ne s’attendait surtout pas à une régression», martèle Mme Courville.