http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/societe/201007/05/01-4295789-garderies-en-milieu-familial-des-debrayages-a-prevoir-cet-ete.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B13b_societe_587_section_POS1=author%3ASt%C3%A9phanie+Martin&sort=recent]=author%3ASt%C3%A9phanie+Martin&sort=recent]=author%3ASt%C3%A9phanie+Martin&sort=recent]Stéphanie MartinLe Soleil
(Québec)
Des milliers de bambins québécois ont profité de deux heures de congé
de garderie, hier, alors que les responsables de services de garde en
milieu familial ont décidé d'ouvrir leurs portes plus tard en guise de
moyen de pression. Si les choses ne bougent pas, les parents pourraient
bien revivre le même casse-tête à quelques reprises d'ici l'automne.Les
parents concernés avaient été avisés la semaine dernière qu'un
débrayage aurait lieu. Mais pour Jocelyn, père de trois enfants qui
fréquentent un service de garde en milieu familial, c'est tout de même
dérangeant. Il en a contre le principe. «Ma femme vient de
tomber en vacances, heureusement. Mais si nous avions travaillé tous
les deux aujourd'hui [hier], j'aurais dit ma façon de penser à
l'éducatrice. Je paie tous les fériés, toutes les vacances et je paie
aussi les jours où les enfants ne vont pas à la garderie. J'ai payé
pendant plusieurs mois pour que ma fille ait sa place à un an. Et
maintenant, ils me demandent d'appeler la ministre [de la Famille] pour
appuyer leurs revendications. Je trouve que ce sont les parents qui
sont pris en otage.»
D'ici l'automne, si le ministère de la Famille n'accélère pas la
cadence dans la négociation, les parents auront à composer avec
d'autres interruptions de services, avise Sylvie Tonnelier, présidente
du conseil exécutif de la Fédération des intervenantes en petite
enfance du Québec, affiliée à la Centrale des syndicats du Québec
(FIPEQ-CSQ). Cela pourrait aller jusqu'à des demi-journées ou même des
journées complètes de débrayage.Pour Diane Frigault, responsable d'un service de garde (RSG) à Québec
depuis 23 ans, de nombreux parents sont mal informés des conditions de
travail des éducatrices en milieu familial. Mais ils deviennent
beaucoup plus sympathiques à leur cause une fois mis au fait de la
réalité des personnes qui prennent soin de leurs enfants, soutient-elle.En déduisant toutes les dépenses nécessaire au fonctionnement de la
garderie, tel le matériel éducatif, la nourriture et les assurances,
Mme Frigault calcule que son salaire annuel se situe autour de 15 000 $
pour une soixantaine d'heures travaillées par semaine. Les vacances,
les fériés et les congés de maladie ne sont pas payés par le
gouvernement. Oui, admet-elle, elle demande aux parents de payer 7 $
par jour pendant les vacances, mais sans la subvention de 19 $ par
enfant donnée par le Ministère, cela fait un bien maigre pécule. «C'est
une décision libre à chaque éducatrice, mais c'est la seule liberté que
nous avons. Il y a tellement de contraintes qui nous sont imposées par
le Ministère.»«On ne fait pas ça pour l'argent, on le fait parce qu'on aime ça»,
ajoute son mari, Yves Brisson, qui travaille comme assistant dans la
garderie familiale depuis 12 ans. «Mais on aimerait avoir un peu de
reconnaissance. Ne serait-ce qu'un minimum.»
Sa collègue Nancy Gagné abonde dans le même sens. «Il y a trois ans, ma
mère est décédée. J'ai dû prendre une semaine à mes frais»,
déplore-t-elle. Elle n'a donc pas hésité à se joindre à ses collègues,
hier au coin de Hamel et de Masson, dans le piquet de grève. «Je ne
crois pas que nos revendications soient exagérées. Et en ce qui
concerne les moyens de pression, je trouve que deux heures de grève, ce
n'est pas énorme. On y va doucement.»
Un salaire de 6 $ de l'heureTout achoppe dans la négociation de cette première convention
collective pour les responsables de service de garde en milieu familial
(RSG). «Nous avons déposé nos demandes en février et nous n'avons
aucune réponse. Le rythme est très lent et peu productif», déplore
Sylvie Tonnelier, de la FIPEQ-CSQ. Le syndicat espère obtenir pour ses
12 500 membres, entre autres, des vacances d'été et des congés fériés
payés, de meilleures conditions sociales et une rémunération
supérieure. «[En Centre de la petite enfance], les éducatrices
gagneront, au 1er avril 2011, 21,65 $ de l'heure. Nous avons calculé
qu'après avoir enlevé toutes les dépenses raisonnables, les
responsables de services de garde en milieu familial gagnent 5 $ à 6 $
[l'heure].»
Cependant, toutes les RSG ne sont pas mécontentes de l'avancée des
négociations. Les 2000 éducatrices affiliées à la CSN sont pour leur
part très satisfaites des rencontres avec le Ministère. Le normatif est
réglé et on compte aborder dès cet automne les questions salariales,
nous dit-on, à la Fédération de la santé et des services sociaux de la
CSN. «On se verrait mal faire des moyens de pression quand tout va
mieux que prévu», affirme Sylvane Dumais, membre du comité de
négociation national.
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