Marie-France Promis! C'est le dernier message!
Nombre de messages : 672 Age : 64 Ville : Montréal Date d'inscription : 12/10/2005
| Sujet: Lette d'opinion ... 22 Juin 2005 Jeu 12 Fév - 1:01 | |
| Le devoir mercredi 22 juin 2005.
Je viens de retrouver cette lettre d'opinion qui est encore d'actualité.
OPINION Services de garde - Pour la pleine reconnaissance du travail de toutes les éducatrices
Jennifer Beeman, Responsable du dossier de l'équité salariale au Conseil d'intervention pour l'accès des femmes au travail Michèle Asselin, Présidente de la Fédération des femmes du Québec
Il y a dix ans, le gouvernement du Québec a pris la décision courageuse et nécessaire de transformer le système de services de garde, composé d'une grande variété de garderies (privées, populaires, communautaires) et de gardiennes travaillant chez elles, pour établir un système public avec des normes pour les programmes offerts aux enfants, des règles de santé et d'hygiène ainsi que des conditions de travail améliorées et surtout la reconnaissance du statut de salariée pour les travailleuses. Contrairement à certaines idées reçues, le travail auprès des jeunes enfants a toujours requis des compétences précises ainsi que d'importants efforts physiques et mentaux dans des conditions souvent difficiles. Surtout, il a toujours comporté de lourdes responsabilités. Pourtant, ce travail a été parmi les tâches féminines les plus sous-évaluées à cause justement de vieux préjugés selon lesquels il ne fallait aucune qualification pour s'occuper des enfants.
Étant donné la croissance constante du taux de participation des mères et en particulier des mères de jeunes enfants sur le marché du travail (74 % des mères en couple avec enfants de moins de trois ans étaient actives sur le marché du travail en 2003), un système public d'accès universel de services de garde était le meilleur choix de société que nous ayons pu faire. Comme société, il n'y a pas de meilleur investissement (après le système de santé et le système d'éducation public) qu'on puisse faire pour assurer le développement des enfants, une meilleure conciliation famille-travail pour les parents et de meilleures conditions de travail pour les éducatrices. [...]
Quand le gouvernement actuel est arrivé au pouvoir, en avril 2003, il s'est d'abord attaqué au système de services de garde dans son désir de «moderniser» l'État québécois. Mais devant la grande mobilisation de la population, le gouvernement a pris la sage décision d'augmenter les frais un peu pour tout le monde et de garder intact le reste du système.
Il semble maintenant que le gouvernement veuille revenir à la charge. [...] La ministre semble mettre des éléments en place pour revoir au complet le système, y compris l'encadrement des garderies en milieu familial par des CPE, et imposer des compressions budgétaires.
En milieu familial
Il faut souligner que le système de services de garde est loin d'être uniforme, non seulement dans l'organisation des services (centres de la petite enfance, syndiqués ou non, garderies en milieu familial, garderies privées, haltes-garderies) mais aussi dans les conditions de travail offertes aux travailleuses.
Au bas de l'échelle en matière de conditions de travail se trouvent les éducatrices en milieu familial, qui assurent près de la moitié des places subventionnées disponibles et qui ne sont pas considérées comme des salariées en vertu de l'adoption de la loi 8 qui les oblige à revêtir le statut de travailleuse autonome. Par l'adoption de cette loi, le gouvernement leur a enlevé toute possibilité d'accéder à des régimes de protection de base (assurance-emploi, CSST, RRQ) et surtout l'accès à la syndicalisation, qui constitue le meilleur moyen d'améliorer leurs conditions de travail.
Pourtant, les tribunaux se sont déjà penchés sur cette question et les ont déclarées des salariées au sens du Code du travail. En effet, elles ne sont pas dans une relation d'affaires avec les CPE mais bien dans une relation de subordination à tous égards. Nous n'avons presque pas avancé dans l'amélioration des conditions de travail de ces travailleuses depuis l'époque où un grand nombre de gardiennes travaillaient au noir. [...]
Sur l'équité
Plus haut dans l'échelle se trouvent les éducatrices syndiquées travaillant dans des CPE. Ces travailleuses bénéficient d'une échelle salariale plus élevée ainsi que d'avantages sociaux importants tel un régime d'assurance collective. Ce sont des avantages sociaux dont doivent jouir le plus grand nombre de travailleurs dans notre société et qui ne doivent absolument pas être perçus comme un luxe.
Maintenant, les CPE syndiqués sont passés à leur exercice d'équité salariale, où ils sont les premiers à mettre à l'épreuve le nouveau règlement sur les entreprises sans comparateur masculin. Que ces emplois soient toujours sous-évalués et donc sous-rémunérés, tout le monde est d'accord là-dessus. Il s'agit de s'entendre sur les comparateurs masculins externes appropriés. Somme toute, le montant qui sépare les deux parties n'est pas énorme lorsqu'on regarde l'échelle salariale.
De plus, le montant proposé par le syndicat n'est pas du tout exagéré compte tenu des responsabilités ainsi que des efforts physiques et mentaux exigés par l'emploi d'éducatrice.
Ce qui fait peur au gouvernement, c'est la facture totale ainsi que le précédent établi par ces négociations parce que toutes les garderies de dix employées et plus devront faire le même exercice d'équité salariale selon le nouveau règlement. Mais l'équité salariale n'est pas une augmentation de salaire; c'est un droit des travailleuses pour enrayer la discrimination encore présente dans les salaires des femmes qui occupent des emplois à prédominance féminine. Le gouvernement ne peut pas négocier selon la facture totale mais doit se soumettre aux dispositions de la Loi sur l'équité salariale. [...]
Une grève comprise
Les femmes sur le marché du travail sont toujours concentrées massivement dans des secteurs de service, notamment l'éducation et la santé. La grève par des travailleuses dans de tels secteurs a bien sûr des impacts sur les personnes -- surtout des enfants et des patients -- avec qui elles oeuvrent. Malgré cela, elles bénéficient très souvent d'un grand appui de ces personnes qui connaissent la nature essentielle de leur travail et les conditions peu enviables dans lesquelles elles l'exercent. Rappelons-nous la grève des infirmières et, plus récemment, celle des professeurs des niveaux primaire et secondaire.
C'est actuellement le cas des travailleuses des CPE qui ont l'appui de beaucoup de parents et de nombreux groupes de femmes, dont les signataires de cette lettre. Le travail de ces femmes doit être mieux reconnu, et cela passe entre autres par une reconnaissance en matière de salaire.
http://www.ledevoir.com/2005/06/22/84725.html
Marie-France :pour toi: | |
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bébelle Zut, je ne peux plus me passer de ce forum!
Nombre de messages : 1820 Ville : Lanaudière Date d'inscription : 01/05/2006
| Sujet: Re: Lette d'opinion ... 22 Juin 2005 Jeu 12 Fév - 13:34 | |
| Allo!
Je retiens la dernière phrase:
Le travail de ces femmes doit être mieux reconnu, et cela passe entre autres par une reconnaissance en matière de salaire.
C`était valable pour les éducatrices en installations, c`est également valable pour nous! | |
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