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Abolition des lois 7 et 8 - Bousculade au portillon syndical
La campagne des centrales syndicales pour syndiquer les travailleuses des services de garde en milieu familial et les ressources intermédiaires en santé se déroule à un rythme soutenu, depuis que les lois 7 et 8 qui les empêchaient de se syndiquer ont été invalidées par le tribunal.
En moins de trois semaines, la Centrale des syndicats du Québec, à elle seule, a déposé 19 requêtes en vue de syndiquer 2078 travailleuses de services de garde en milieu familial, a fait savoir en entrevue la vice-présidente de la CSQ, Louise Chabot.
«Ce n'est pas rien, le phénomène qui se passe. On tient des assemblées partout, dans toutes les régions. Ces femmes-là viennent de réaliser à quel point elles avaient perdu des droits», a commenté Mme Chabot.
À la CSN, le rythme est aussi accéléré: une requête en accréditation a été déposée, quatre sont en voie de l'être et une dizaine d'assemblées sont prévues au calendrier, pour les deux types de travailleuses. Il appartiendra à la Commission des relations du travail d'étudier maintenant ces requêtes en accréditation.
Mme Chabot, de la CSQ, s'attend à recevoir les premières décisions de la commission dès le début de l'année 2009.
La loi 8, adoptée en décembre 2003 par le gouvernement Charest, avait enlevé le droit de se syndiquer aux travailleuses des services de garde en milieu familial, après que la Commission des relations du travail leur eut pourtant accordé ce droit. Ces travailleuses étaient également privées de divers droits, comme la rémunération des heures supplémentaires, les congés fériés et les normes minimales sur la semaine de travail.
La loi 7, adoptée dans le même contexte, avait retiré le même droit à la syndicalisation, mais à celles qu'on appelle les ressources intermédiaires en santé. Il s'agit de personnes qui hébergent à domicile des handicapés intellectuels ou physiques ou des aînés en perte d'autonomie, et ce, pour le compte des services sociaux.
Ces deux lois ont été déclarées invalides et inconstitutionnelles par la Cour supérieure le 31 octobre dernier.